Les réseaux d'aqueduc dans nos villes modernes sont de véritables modèles pour ce qui est de servir dans l'ombre. Pourquoi je dis cela? Eh bien, tout simplement parce qu'on ne les voit pas, enfin presque pas, ceux-ci étant presqu'entièrement enfouis dans le sol sous la ligne de gel, ce qui ne les empêche pas cependant de nous servir si bien que l'idée de nous en passer est très loin de nous effleurer seulement l'esprit.
Imaginez ce que ce serait s'il fallait à chaque matin avoir à réunir tous nos contenants et à prendre la direction du point d'eau le plus proche, fleuve, rivière, lac, puits, source d'eau naturelle, peu importe, pour y puiser l'eau que nous prévoyons consommer dans la journée.
Encore faudrait-il que l'eau à ce point d'eau soit potable, parce que ce n'est pas automatique...
Ainsi, par exemple, ici à Sherbrooke, la ville est mouillée par deux belles rivières de grosseur moyenne, lesquelles pourraient nous fournir toute l'eau dont nous pourrions jamais avoir besoin, mais la ville préfère tout de même aller puiser 90% de son eau dans un lac à 27 km de distance, le lac Memphrémagog. Il doit bien y avoir une bonne raison à cela, n'est-ce pas?
27 km pour aller chercher de l'eau, c'est loin, mais c'est peu quand on pense aux 903 km de canalisations requises pour distribuer ensuite cette eau à la grandeur du territoire de la ville.
Et c'est même une aubaine quand on compare à ce qui se fait dans certaines autres villes, comme à Los Angeles, par exemple, où il semblerait que l'on doive aller chercher l'eau à quelque 359 km de distance, dans la Owens River en Sierra Nevada, à ce que j'ai pu voir sur la page "Aqueduc de Los Angeles" sur Wikipedia.
Un réseau d'aqueduc, quant à moi, c'est une infrastructure de base dans toute ville digne de ce nom, car qui voudrait résider à un endroit où il n'y aurait pas un accès fiable à l'eau?
Une infrastructure qui comprend, bien sûr, un ensemble de canalisations de toutes formes et de toutes grosseurs sillonnant un territoire en long et en large pour transporter de l'eau, et qui peut comprendre aussi, il ne faut pas oublier, d'autres composantes importantes, comme des stations de captage, des usines de traitement, des stations de pompage, et des réservoirs.
Parlant de réservoirs, justement, on peut en voir deux du genre "châteaux d'eau" sur le montage qui coiffe cet article.
Ce sont des châteaux d'eau que je trouve impressionnants, autant par leur beauté que par leur grosseur. Peut-être que c'est parce qu'ils sont situés tout près de l'endroit où j'ai passé au moins cinquante belles années de ma vie... Quoi qu'il en soit, vous pourrez en apprécier vous-mêmes le gigantisme en les comparant aux voitures stationnées en avant.
Un réseau d'aqueduc, c'est un projet d'envergure pour une ville, et ça ne se met pas en place comme par magie du jour au lendemain.
Ça prend en effet, normalement, plusieurs années pour construire un réseau d'aqueduc qui soit capable de fournir à une population en évolution constante, une eau de la meilleure qualité possible, à la pression la plus constante possible, et ce, dans toutes les conditions adverses qui peuvent se présenter à tout moment, comme les bris d'équipement, les pannes d'électricité, les fluctuations de la demande, et les variations en quantité et en qualité de l'eau disponible dans les sources d'approvisionnement.
En réalité, pouvoir avoir de l'eau à domicile en tournant un simple robinet, c'est un privilège qui nous est donné, un privilège qui n'a pas toujours été là dans l'histoire de l'humanité, et qui n'est toujours pas là, encore, pour une bonne partie de la population mondiale.
Alors, oui, merci, mon Dieu, pour les réseaux d'aqueduc!
Définitivemet un beau cadeau de Dieu pour nous, les réseaux d'aqueduc, un cadeau qu'il nous importe par ailleurs d'utiliser de façon responsable parce que nous ne sommes pas sans savoir qu'il faut beaucoup de précieuses ressources limitées pour les construire, pour les maintenir, et pour les faire fonctionner, n'est-ce pas?